• Personnalités converties

     

    Personnalités converties

    Cassius Clay

    (Mohammed Ali)

    Cassius Marcellus Clay Jr., est né le 18 Janvier 1942 à Louisville dans le Kentucky. Il commence la boxe à 12 ans. À l'âge de 16 ans, il remporte le tournoi de Louisville Golden Gloves dans la catégorie mi-lourd et part en quarts de finale du championnat régional à Chicago. En 1960, à l'âge de 18 ans, Clay remporte la médaille d'or olympique dans la catégorie mi-lourd et se lance vers une carrière professionnelle dans la boxe. En 1964, à l'âge de 22 ans, Clay devient un champion invaincu dans la catégorie poids lourds. Ces événements sont le début d'une carrière de plus de 20 ans dans la boxe qui vont finalement lui valoir le titre de triple champion du monde poids lourd.


    En 1963, Clay rejoint la
    Nation of Islam (la nation de l'Islam). Peu de temps après, il change son nom pour Muhammad Ali. Ali finit par se trouver en désaccord avec certaines des croyances de la Nation of Islam, et rejoint alors l'Islam sunnite. Dans une interview 1991 de Sport Illustrated par Bill Nack, Ali lui dit « j'étais alors Cassius Clay. J'étais un nègre. Je mangeais du porc. Je n'avais pas d'assurance. Je pensais que les blancs étaient supérieurs. J'étais un chrétien baptiste nommé Cassius Clay. »

    Ali avait un palmarès de 56 victoires pour 5 défaites et était à la fois bien aimé et haï pour sa manière charismatique et confiante de décrire ses visions, ses combats et ses convictions. Ali était célèbre pour ses phrases poétiques comme « flotte comme un papillon, pique comme une abeille», et lorsqu'il proclamait : « je suis le plus grand. » Il était aussi un homme qui se tenait fermement à ses principes et à sa foi. En 1967, Ali a refusé d'être enrôlé dans l'armée des États-Unis revendiquant le statut d'objecteur de conscience en tant que « ministre de la religion de l'Islam ». Son refus lui valut de se faire arrêter, sa licence de boxe fut suspendue, et il fut destitué de son titre dans la catégorie poids lourds. Ali a été interdit de boxe pour trois ans et demi jusqu'à reprendre le titre des poids lourds contre George Foreman en 1974. Le combat de 1974 a été documenté dans le film de 1996
    When We Were Kings (Quand nous étions rois) de Leon Gast. En 1981, Ali prit sa retraite de la boxe. Muhammad Ali a été élu au boxing Hall of Fame (Temple de la renommée de boxe) le 14 Septembre 1987.

    Lors de son départ à la retraite on diagnostiqua qu'Ali avait la maladie de Parkinson, sa motricité et en particulier son élocution étaient atteintes. On estime que les nombreux coups reçu à la tête ont causé la maladie. La maladie de Parkinson, n'a cependant pas beaucoup affecté la détermination d'Ali, qui aime pratiquer son devoir islamique par « les bonnes œuvres ». L'action caritative d'Ali a donné des millions de dollars aux nécessiteux et à des organisations de toutes confessions religieuses. Une grande partie de son travail a été fait de manière anonyme. En 1990, avant que la guerre du Golfe éclate, Ali a rencontré Saddam Hussein en Irak et a négocié la libération de 15 otages. En 1997, Ali a appelé le gouvernement des États-Unis à aider les réfugiés du Rwanda et a incité les Américains à faire des dons aux organisations de bienfaisance impliquées dans l'aide du peuple rwandais. Tout cela n'est qu'une partie des nombreuses œuvres de Muhammad Ali.

    Ali est également connu pour donner de sa personne pour informer sur l'islam et pour éduquer les gens à la foi islamique. Ali et Thomas Hauser - un juif - ont réalisé un livret intitulé « guérison » qu'ils distribuent gratuitement. Le livret contient des citations sur la tolérance de divers penseurs comme Voltaire - pour ne pas mentionner Ali lui-même - que l'ancien boxeur apprécie. Ali travaille aussi quotidiennement sur ce qu'il appelle « les contradictions ». Il trouve une liste des passages de la Bible qui sont en contradiction avec d'autres passages et partage de ces contradictions dans le but de promouvoir et d'enseigner l'Islam. Ali est un musulman pieux, qui effectue régulièrement ses prières et va à sa mosquée près de sa propriété à South Bend dans l'Indiana.

    À l'ouverture de la cérémonie des Jeux olympiques de 1996 à Atlanta, devant une foule de 800 000 personnes, Ali a eu l'honneur de porter le flambeau pour allumer la flamme olympique qui symbolise le commencement des Jeux Olympiques. C'était un moment très touchant dans la vie de ce grand boxeur qu'est Muhammad Ali. Ali est un homme qui, en dehors de ses fameux coups de poing explosifs sur le ring, a surmonté de nombreux obstacles personnels dans sa propre vis, tout en maintenant une position ferme dans ses convictions religieuses, pour devenir un homme que les admirateurs et les livres d'histoire n'oublieront jamais. Le boxeur a peut-être ralenti ses activités avec l'âge, il flotte toujours comme un papillon ...

     

    ak

     

    Colonel Donald S. Rockwell

     

    Poète, critique littéraire, éditeur en chef de Radio Personalities
    et auteur des livres « Beyond the Brim » et « Bazar of Dreams »,
    il nous parle des raisons qui l’ont amené à embrasser l’islam.

    La simplicité de l’islam, l’attrait puissant et l’atmosphère fascinante de ses mosquées, le sérieux de ses fidèles, la confiance et l’inspiration des millions de musulmans, à travers le monde, qui répondent aux cinq appels quotidiens à la prière – tout cela m’attira vers cette religion dès le début. Mais après avoir décidé de devenir moi-même musulman, je découvris dans l’islam plusieurs autres raisons, beaucoup plus profondes, qui vinrent confirmer et raffermir ma décision.

    Un concept de vie empreint de sérénité – qui est en fait le fruit de la ligne de conduite et du caractère contemplatif du Prophète combinés – les sages conseils, les encouragements à la charité et à l’indulgence, le souci du bien-être de l’humanité, la déclaration sans précédent des droits des femmes à la propriété, tout cela et maints autres facteurs tirés des enseignements du Prophète (pbsl) constituèrent, pour moi, des preuves claires du caractère pratique de cette religion que je voyais si parfaitement et si justement résumée dans ces paroles de Mohammed (pbsl) : « Place ta confiance en Dieu et attache ton chameau ». Il nous a transmis un système religieux basé sur l’action logique et non sur une foi aveugle en une force invisible nous protégeant malgré nos négligences; un système basé sur la certitude que si nous faisons les choses correctement et du mieux que nous pouvons, alors nous pouvons avoir confiance en la volonté de Dieu à notre égard.

    La grande tolérance de l’islam envers les autres religions la recommande à tous les épris de liberté. Mohammed (pbsl) avertit ses fidèles de bien traiter ceux qui croient en l’Ancien et au Nouveau Testaments, tandis qu’Abraham, Moïse et Jésus sont reconnus comme des prophètes du Dieu Unique. Voilà une approche très ouverte et bien en avance sur les autres religions.

    L’absence totale d’idolâtrie... est un signe de la force saine et de la pureté de la foi musulmane.

    Les enseignements originaux du Prophète de Dieu n’ont jamais été engloutis dans le dédale des modifications et des ajouts apportés par les doctrinaires. Le Coran demeure inchangé et tel qu’il était lorsqu’il fut révélé aux polythéistes corrompus de l’époque de Mohammed, immuable comme le cœur de l’islam.

    La modération en toute chose, l’idée maîtresse de l’islam, gagna mon approbation inconditionnelle. Le Prophète (pbsl) avait à cœur la santé de ses fidèles; il leur enjoignait des règles de propreté très strictes, de même que des jours de jeûne pour calmer leur appétit charnel... Lorsque je me tenais dans les mosquées d’Istanbul, de Damas, de Jérusalem, du Caire, d’Alger, de Tanger, de Fez et d’autres villes, je prenais conscience du puissant sentiment d’élévation morale que m’inspirait le simple appel de l’islam aux choses supérieures de la vie, sans l’aide de pièges élaborés, d’ornements, de statues, d’icônes, de musique et de rituel cérémonial. La mosquée est un lieu de profond recueillement et d’effacement de soi devant l’imposante réalité du Dieu unique.

    La démocratie de l’islam m’a toujours attiré. Le souverain et l’indigent jouissent des mêmes droits sur le sol de la mosquée, lorsqu’ils sont humblement prosternés, dans leurs moments d’adoration. Il n’y a pas de banquettes ni d’emplacements réservés.

    Le musulman n’accepte aucun intermédiaire entre Dieu et lui. Il s’adresse directement à la source invisible de la création et de la vie, Dieu, sans s’appuyer sur des formules de repentir toutes faites ou sur des personnes prétendument supérieures pouvant soi-disant lui obtenir le salut.

    La fraternité universelle de l’islam, indépendante des races, des couleurs, de la politique ou des pays, s’est manifestée à maintes reprises dans ma vie et c’est là un autre facteur qui m’a attiré vers cette religion.
    ak

    Michael Wolfe

    Gagnant du prix Wilbur 2003 pour le meilleur livre de l’année traitant
    d’un thème religieux, auteur et poète, invité à l’émission « Nightline »
    de Ted Koppel, pour présenter un documentaire sur le Hajj,
    Michael Wolfe décrit ce qui l’a amené à embrasser l’islam.

    Après 25 années comme écrivain aux États-Unis, je cherchais quelque chose qui serait susceptible d’adoucir mon cynisme. Je cherchais une nouvelle manière de voir les choses, une nouvelle perspective. La façon dont on nous a élevés établit certaines normes en cette matière. Venant d’un milieu pluraliste, je mettais instinctivement beaucoup d’emphase sur les questions de racisme et de liberté. Dans ma jeune vingtaine, j’ai vécu trois ans en Afrique. Durant cette période, où j’ai beaucoup appris, j’ai côtoyé des Noirs originaires de différentes tribus, des Arabes, des Berbères et même des Européens convertis à l’islam. En général, ces personnes ne partageaient pas cette obsession occidentale faisant de la race une catégorie sociale déterminante. Lors de nos rencontres, le fait d’avoir une peau de couleur différente importait peu. On m’accueillait d’abord, et on me jugeait ensuite au mérite. Par contre, les Européens et les Américains, y compris beaucoup de ceux qui sont exempts de toute notion raciste, opèrent automatiquement un classement selon la race. Les musulmans classaient les gens selon leur foi et leurs actions. Je trouvais cela transcendant et rafraîchissant. Malcolm X y a vu le salut de sa nation. « L’Amérique doit comprendre l’islam » écrit-il, « parce que c’est l’unique religion qui éradique le problème racial dans sa communauté. »

    Je cherchais également un chemin pour échapper à l’isolement créé par une culture matérialiste. Je voulais accéder à une dimension spirituelle, mais les sentiers conventionnels que j’avais connus enfant étaient fermés. Mon père était juif et ma mère, chrétienne. De par mon milieu, j’étais donc à cheval entre deux camps religieux. Ces deux religions étaient sans aucun doute d’une grande profondeur. Cependant, je trouvais insupportable celle qui mettait l’emphase sur un peuple élu, tandis que l’autre, basée sur un mystère, me rebutait. Un siècle plus tôt, le nom de mon arrière-arrière-grand-mère avait été inscrit sur le vitrail de l’église du Christ, située sur une rue passante à Hamilton, en Ohio. Quand j’eus vingt ans, tout cela n’avait plus aucune importance pour moi.

    Ce sont là les éléments qui imprégnèrent ma jeunesse. Plus j’y pensais, plus je chérissais mon expérience en Afrique, en terre d’islam. Après deux voyages au Maroc, en 1981 et en 1985, je réalisai que l’Afrique comme telle, en tant que continent, n’avait rien à voir avec la vie équilibrée que j’y avais trouvée. Ce n’était pas le continent comme tel, que je recherchais, ni même une institution; je voulais un cadre qui organiserait ma vie, des concepts spirituels applicables à la vie que je menais. Je ne voulais pas échanger ma culture contre une autre. Je souhaitais accéder à de nouvelles compréhensions.

    Un jour, après un dîner au milieu de l’Atlantique, dans un avion, je me rendis aux toilettes. Alors que j’y étais enfermé, un groupe de juifs hassidiques s’alignèrent derrière la porte pour prier. Émergeant des toilettes, je pus à peine tourner la poignée. Il m’était impossible de sortir dans l’allée et eux étaient trop concentrés pour remarquer ma présence.

    Je ne pouvais sortir que ma tête par la porte et je voyais les membres de la congrégation qui me faisaient dos. Tenant leurs livres de prières miniatures, ils projetaient une image impressionnante avec leur liturgie, frappant leurs textes sacrés sur leurs poitrines. Petit à petit, leurs mouvements devinrent erratiques, comme une forme légère de rock and roll sautillant. Je les observai jusqu’à la fin, puis je regagnai mon siège.

    Plus tard cette nuit-là, nous atterrîmes à Bruxelles. Lorsque je remontai à bord, pour me rendre au Maroc, je trouvai un journal en yiddish abandonné sur un plateau et tout ce beau monde avait disparu.

    Je ne cherche pas à laisser entendre que ma vie, durant cette période, était conforme à quelque grand dessein. Au début, vers 1981, j’étais mené par la curiosité et par l’attrait des voyages. Lorsque j’en avais les moyens, le Maroc était ma destination de prédilection. S’il m’était impossible de voyager, je lisais des livres. Cette fascination m’a fait connaître une poignée d’auteurs attirés par l’exotisme, des auteurs capables d’écrire des phrases comme celle-ci, de Freya Stark :

    « Le charme perpétuel de l’Arabie, c’est que le voyageur y trouve sa valeur simplement en tant qu’être humain; c’est le caractère direct des gens, si fatal au sentimentalisme et à la pédanterie, comme toutes les vertus terre-à-terre. Et le plaisir de se sentir apprécié pour ce qu’on est peut, je crois, être ajouté à la liste des cinq raisons pour lesquelles les gens voyagent que m’a donnée Sayyid Abdullah, l’horloger : « De laisser ses ennuis derrière soi, de gagner sa vie, de s’instruire, de s’exercer aux bonnes manières, et de rencontrer des gens d’honneur. »

    Je n’aurais pas pu dresser une liste d’exigences, mais j’avais une bonne idée de ce que je cherchais. La religion que je cherchais devait être à la métaphysique ce que la métaphysique est à la science. Elle ne devait pas être limitée par une rationnelle étroite et ne devait pas s’adonner à un trafic de mystères pour plaire à ses prêtres. Il n’y aurait pas de prêtres, pas de séparation entre la nature et les choses sacrées. Il n’y aurait pas de guerre avec la chair si j’avais mon mot à dire. Le sexe serait naturel et non le foyer d’une malédiction de l’espèce humaine. En dernier lieu, je voulais vraiment une composante rituelle, une routine quotidienne qui aiguiserait les sens et disciplinerait mon esprit. Ce que je voulais par-dessus tout, c’était la clarté et la liberté. Je ne voulais pas délaisser ma raison et la troquer contre un dogme qui me deviendrait un fardeau.

    Plus j’en apprenais sur l’islam, plus cette religion me semblait conforme à ce que je recherchais.

    La plupart des occidentaux éduqués que je connaissais devenaient suspicieux dès lors qu’ils entraient en contact avec tout climat religieux un peu intense. Pour eux, la religion était une forme de manipulation politique et ils la rejetaient comme un concept moyenâgeux et dépassé; ils y projetaient les leçons historiques de leur passé européen.

    Il était facile d’identifier la source de telles opinions. Un millénaire d’histoire occidentale nous a donné énormément de bonnes raisons de regretter d’avoir emprunté un chemin qui nous a menés à tant d’ignorance et de massacres. De la croisade des enfants et de l’inquisition à la foi dogmatique du nazisme et du communisme au cours de ce siècle, des nations entières ont été affaiblies à cause de leurs croyances. La peur de Nietzsche que l’État-nation moderne se substitue à la religion s’est avérée tragiquement fondée. Notre siècle m’apparaissait se terminer par une ère au-delà de la foi, où croyants et agnostiques se côtoyaient.

    Peu importe l’église qu’ils fréquentent, l’air que les occidentaux respirent est chargé d’humanisme laïc et leur manière de voir les choses en est profondément affectée. Comme toute vision du monde, cette vision est transparente et s’insinue partout. Elle forme la base de notre identification globale à la démocratie et de notre adhésion générale à la quête de la liberté sous ses formes les plus innombrables et les plus séductrices. Absorbés par nos préoccupations communes, nous oublions facilement que d’autres modes de vies existent, sur cette terre.

    Par exemple, 650 millions de musulmans vivant dans les quarante-quatre pays où ils constituent la majorité, adhèrent aux enseignements formels de l’islam. Environ 400 millions de plus vivent en situation minoritaire en Europe, en Asie et sur le continent américain. Grâce à certains facteurs économiques postcoloniaux, l’islam est devenu en l’espace de trente ans une des religions les plus importantes d’Europe occidentale. De toutes les grandes religions du monde, seul l’islam prend constamment de l’ampleur.

    Mes amis politisés étaient consternés par mon nouvel intérêt. Ils confondaient tous l’islam avec les machinations d’une demi-douzaine de tyrans du Moyen-Orient. Les livres qu’ils lisaient, les émissions qu’ils regardaient représentaient cette foi comme une série de fonctions politiques et ne disaient à peu près rien sur toute sa dimension spirituelle. J’aimais leur citer Mae West, quand elle disait : « Chaque fois que vous croyez vous moquer de la religion dans vos blagues, si les gens rient, c’est qu’ils rient de vous. »

    Historiquement, le musulman voit l’islam comme l’expression finale d’une religion originale qui remonte à Adam et qui est maintenant venue à maturité. L’islam est aussi résolument monothéiste que le judaïsme, dont il révère les principaux prophètes en tant que maillons d’une chaîne qui culmine en Jésus et en Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux tous). Essentiellement un message de renouveau, l’islam a contribué, au niveau mondial, à faire redécouvrir la saveur oubliée de la douceur de vivre à des millions de personnes. Le livre de l’islam, le Coran, à fait dire Goethe : « Vous voyez, cet enseignement ne sera jamais voué à l’échec. Même avec tous nos systèmes, nous ne pouvons aller plus loin et, d’une manière générale, aucun humain ne pourra jamais aller plus loin. »

    L’islam traditionnel s’exprime par la pratique de cinq piliers. Attester de sa foi, prier, donner en charité, et jeûner sont des devoirs dont le musulman s’acquitte continuellement au cours sa vie. S’il en a la possibilité, il est obligatoire pour tout musulman d’entreprendre un pèlerinage à La Mecque au moins une fois au cours de sa vie. Le terme arabe qui désigne ce cinquième pilier est Hajj. Les érudits relient ce mot au concept de « qasd » ou « aspiration » et à la notion que les hommes et les femmes sont des voyageurs sur terre. Dans la religion occidentale, le pèlerinage est une tradition fondée sur des vestiges, un concept pittoresque et folklorique, communément réduit à une métaphore. Chez les musulmans, au contraire, le Hajj incarne une expérience d’une importance capitale pour des millions de nouveaux pèlerins chaque année. Malgré le contenu moderne de leurs vies, le Hajj demeure pour eux un acte d’obéissance, une profession de foi, et l’expression visible d’une communauté spirituelle. Pour une majorité de musulmans, le Hajj est un but ultime, le voyage de toute une vie.

    En tant que converti, c’est par devoir que je suis allé à La Mecque. En tant que voyageur compulsif, je ne pouvais imaginer une destination plus fascinante.

    Le jeûne annuel du mois de Ramadan précède le Hajj d’environ cent jours. Ces deux rites forment une période de grande conscience spirituelle dans la société musulmane. Je voulais tirer parti de cette période. J’avais lu sur l’islam, j’avais visité une mosquée en Californie, et j’avais même commencé à pratiquer. Maintenant, je souhaitais approfondir ce que j’étais en train d’apprendre en m’immergeant littéralement dans un mode de vie où le religieux imprègne chaque aspect de l’existence.

    Je prévoyais commencer au Maroc parce que je connaissais bien cet endroit, qu’on y pratiquait un islam traditionnel et que le pays jouissait d’une relative stabilité politique. Je ne voulais surtout pas commencer dans un trou perdu entouré de sectaires aux protestations tumultueuses. Je voulais beaucoup d’espace pour manœuvrer ma barque et ramer tranquillement dans le sens du courant dominant, dans des eaux calmes.

    ak

    Léopold Weiss

    Le correspondent du Frankfurter Zeitung, l’un des plus prestigieux journaux
    d’Allemagne et d’Europe, se convertit à l’islam et traduit ensuite le Coran.

    Mohammed Asad naquit en tant que Léopold Weiss au mois de juillet 1900, dans la ville de Lvov (Lemberg en allemand), actuellement située en Pologne, mais qui faisait alors partie de l’empire d’Autriche. Il était le descendant d’une longue lignée de rabbins, une lignée que son père avait rompue en devenant avocat. Asad lui-même reçut une excellente éducation qui lui aurait permis de perpétuer la tradition rabbinique familiale.

    En 1922, Weiss quitta l’Europe pour le Moyen-Orient, pour ce qui devait être une courte visite à un oncle qui vivait à Jérusalem. À ce moment, Weiss, comme tant d’autres de sa génération, se considérait comme un agnostique qui s’était, malgré ses études religieuses, éloigné de ses racines juives. C’est au Moyen-Orient qu’il apprit à connaître et à aimer les Arabes et qu’il fut frappé de voir à quel point l’islam imprégnait leur vie de tous les jours, donnant un sens à leur existence, les dotant d’une force spirituelle et leur apportant une paix intérieure.

    À 22 ans déjà, Weiss devint le correspondant du Frankfurter Zeitung, l’un des plus prestigieux journaux d’Allemagne et d’Europe. En tant que journaliste, il voyagea beaucoup, côtoya des gens ordinaires, eut des discussions avec des intellectuels musulmans et rencontra des chefs d’État en Palestine, en Égypte, en Transjordanie, en Syrie, en Iraq, en Iran et en Afghanistan.

    Au cours de ses voyages, et au fil de ses lectures, l’intérêt de Weiss pour l’islam augmenta et sa compréhension du Coran, de l’histoire islamique et des musulmans s’approfondit.

    Après des années consacrées aux études islamiques, il devint l’un des plus grands érudits musulmans de notre temps. Lorsque le Pakistan fut fondé, il fut nommé directeur du département de la reconstruction islamique du West Punjab et devint plus tard le représentant du Pakistan par alternance aux Nations Unies. Les deux livres importants de Mohammed Asad sont: Islam at the crossraods (L’islam à la croisée des chemins) et Road to Mecca (Le chemin de La Mecque). Il a aussi produit le mensuel Arafat et une traduction du Saint Coran en anglais.

     

     

    Laissons maintenant Asad nous parler de sa conversion en ses propres mots :



    « En 1922, j’ai quitté ma terre natale, l’Autriche, pour voyager en Afrique et en Asie en tant que correspondant spécial de l’un des journaux continentaux les plus connus et depuis, j’ai passé la majeure partie de mon temps en Orient, en terre d’islam. Au début, l’intérêt que je portais aux nations avec lesquelles j’entrais en contact était seulement celui d’un étranger dépaysé. J’étais confronté à un système social et une vision de la vie fondamentalement différents de ceux que j’avais connus en Europe ; et très tôt, je ressentis une sympathie grandissante pour le mode de vie européen que je trouvais plus paisible, ou je devrais plutôt dire plus mécanisé. Cette sympathie m’amena graduellement à étudier les raisons qui expliquaient une telle différence et malgré cela, je m’intéressai de plus près aux enseignements religieux des musulmans. À ce moment là, mon intérêt n’était pas suffisamment fort pour m’attirer dans le giron de l’islam, mais cela me fit entrevoir pour la première fois une société humaine progressiste où les sentiments fraternels étaient bien réels. Cependant, la réalité de la vie des musulmans d’aujourd’hui m’apparaissait bien loin des idéaux décrits dans les enseignements de l’islam. Tout ce qu’il y avait de progrès et d’action dans l’islam s’était transformé chez les masses musulmanes en indolence et en stagnation; les élans sincères de générosité et de sacrifice de soi avaient été remplacés, chez les musulmans d’aujourd’hui, par l’étroitesse d’esprit et par l’amour de la vie facile.

    Motivé par cette découverte et intrigué par cette incohérence apparente entre les musulmans de maintenant et ceux d’avant, je tentai d’approcher le problème d’un point de vue plus personnel : j’essayai de m’imaginer comme faisant partie des musulmans. Il s’agissait d’une expérience purement intellectuelle, mais elle me guida, en très peu de temps, vers la bonne solution. Je réalisai que la seule et unique raison qui expliquait la décadence sociale et culturelle des musulmans était que les musulmans avaient graduellement cessé de suivre l’esprit des enseignements de l’islam. L’islam était encore là, mais c’était un corps sans âme. Le même élément qui avait, à un moment donné, constitué la force du monde musulman était maintenant la source de sa faiblesse : la société islamique, depuis ses débuts, avait été fondée sur des bases purement religieuses, et l’affaiblissement de ces bases avait nécessairement affaibli la structure culturelle et pouvait possiblement l’amener à disparaître totalement.

    Plus je comprenais à quel point les enseignements de l’islam étaient concrets et d’une immense utilité pratique, plus j’étais avide de savoir pourquoi les musulmans avaient abandonné leur complète application dans la vie de tous les jours. J’abordai ce problème avec plusieurs penseurs musulmans dans presque tous les pays situés entre le désert de Lybie et les montagnes du Pamir, et entre le Bosphore et la mer d’Arabie. Ce sujet m’obsédait littéralement et finit par prendre le dessus sur tous les autres intérêts intellectuels que j’avais vis-à-vis du monde de l’islam. Mon questionnement devint progressivement plus intense, jusqu’au point où moi – un non-musulman – me mis à sermonner les musulmans comme si je devais défendre l’islam de leur négligence et de leur indolence. Je n’avais pas remarqué cette évolution en moi jusqu’au jour où – c’était à l’automne de 1925, dans les montagnes d’Afghanistan - un jeune gouverneur provincial me dit : « Mais vous êtes musulman... sauf que vous n’en êtes pas conscient. » Je fus frappé par ces mots, mais je ne répondis pas. Cependant, lorsque je me rendis à nouveau en Europe, en 1926, je compris que mon attitude n’avait qu’une seule conséquence logique : devenir moi-même musulman.

    C’est dans ces circonstances que je devins musulman. Depuis, on m’a demandé à maintes reprises : « Pourquoi êtes-vous devenu musulman ? Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré ? » Et je dois avouer que je n’ai aucune réponse satisfaisante. Ce n’est pas un enseignement particulier qui m’a attiré, mais tout l’agencement merveilleux de cette structure, inexplicablement cohérente, composée d’enseignement moral et de programme de vie concret. Je ne peux dire, aujourd’hui encore, quel aspect m’interpelle plus qu’un autre. L’islam m’apparaît comme une œuvre d’architecture parfaite. Chaque pièce est harmonieusement conçue afin de servir de complément et de soutien aux autres : rien n’y est superflu et rien n’y est manquant, conférant à la structure un équilibre absolu et une stabilité impressionnante. C’est probablement cette impression que tout, dans les enseignements et dans les postulats de l’islam, est « exactement à sa place » qui a eu le plus d’impact sur moi. Il y a peut-être eu d’autres impressions, aussi, qu’il m’est difficile d’analyser aujourd’hui. Au fond, c’est une question d’amour; et l’amour est composé de plusieurs choses : de nos désirs et de notre solitude, de nos bonnes intentions et de nos défauts, de nos forces et de nos faiblesses. L’islam est venu à moi comme un voleur qui entre la nuit dans une maison; mais contrairement au voleur, il est entré pour rester définitivement et ne plus jamais en sortir.

    Depuis ce temps, je me suis efforcé d’apprendre le plus que je pouvais à propos de l’islam. J’ai étudié le Coran et les traditions du prophète Mohammed ; j’ai étudié la langue de l’islam et son histoire, ainsi qu’une grande partie de ce qui a été écrit sur l’islam, même les écrits qui tentent de le discréditer. J’ai passé plus de cinq ans au Hijaz et au Najd, surtout à al-Madinah, pour faire l’expérience de la vie quotidienne dans le voisinage d’origine dans lequel cette religion a été prêchée par le prophète d’Arabie. Comme le Hijaz est le point de rencontre des musulmans venant de plusieurs pays, j’ai été en mesure de comparer la plupart des idées religieuses et sociales qui prévalent de nos jours dans le monde islamique. Ces études et comparaisons m’ont amené à la ferme conviction que l’islam, en tant que phénomène social et spirituel, demeure de loin, malgré tous les inconvénients causés par les déficiences des musulmans, la plus grande force que l’humanité ait jamais connue; et depuis lors, j’ai concentré toute mon énergie à trouver un moyen de régénérer cette force. »

     ak

    Laurence Brown

    Partie 1 : Peu importe la religion,

    tous les récits de conversion ont un point en commun.

    Ayant eu à expliquer à de nombreuses reprises ce qui m’avait amené à devenir musulman, j’ai décidé de relater le récit de ma conversion une dernière fois, mais par écrit. Toutefois, je considère qu’à moins d’en tirer les leçons qui s’imposent, les histoires de conversion sont inutiles. Je compte donc commencer par ces leçons.


    Les gens sont indéniablement fascinés par les histoires de conversion et avec raison. La plupart du temps, elles font état d’événements dramatiques qui ont bouleversé le cours de la vie des convertis et qui les ont fait subitement passer du monde matérialiste dans lequel ils vivaient à un univers beaucoup plus spirituel. Ceux qui font l’expérience de tels drames dans leur vie se retrouvent souvent, pour la première fois, forcés à se poser des questions quant à la finalité de leur existence; des questions comme « qui nous a crées ? », ou encore « pourquoi sommes-nous sur terre ? ». Il y a cependant d’autres éléments communs aux récits de conversion et l’un d’eux est qu’en pareils moments, la personne qui est sur le point de se convertir s’agenouille en toute humilité devant Dieu; et lorsqu’elle y repense, plus tard, elle se rappelle avoir prié avec sincérité pour la toute première fois de sa vie. J’ai été intrigué par ces corrélations et j’en ai tiré quelques leçons qui méritent qu’on s’y arrête. La première est que la plupart des convertis qui ont vécu des moments d’épreuve extrême et de panique ont adressé leurs prières directement à Dieu sans s’en détourner une seconde, et sans aucun intermédiaire. Par exemple, lorsqu’ils font face à un désastre, même ceux qui ont passé leur vie à croire à la trinité adressent instinctivement leurs prières à Dieu et rarement aux autres éléments de la trinité.


    L’histoire suivante en est un exemple. Dans son émission télévisée, un évangéliste de renom avait invité une dame pour parler de son histoire de conversion et de sa « renaissance dans le christianisme ». L’histoire était centrée sur un terrible naufrage duquel elle avait été l’unique survivante. Cette dame racontait comment, tout au long des jours et des nuits qu’a duré sa survie parmi des éléments implacables, en plein milieu de l’océan, Dieu lui parlait, Dieu la guidait, Dieu la protégeait etc. Pendant près de cinq ou dix minutes, elle raconta ce qui lui était arrivé; c’était effectivement dramatique et captivant, et tout au long de son récit, elle ne manquait pas de dire comment Dieu avait fait ceci et avait fait cela, et comment elle avait imploré Sa grâce, comment elle avait prié Dieu et adressé ses prières uniquement à Lui. Cependant, lorsqu’un navire de passage l’eut repêchée, elle décrivit comment à la minute même où elle se retrouva sur le pont du bateau, elle ouvrit grand ses bras vers le ciel et cria : « Merci, Jésus. »


    Il y a bien une leçon, ici, relative à la sincérité. Dans les moments de panique et de stress, les gens, instinctivement, prient Dieu directement; mais lorsqu’ils se considèrent hors de danger et en sécurité, ils reviennent à leurs anciens repères religieux, qui les servent mal dans la plupart des cas. Tout le monde sait, bien sûr, que les chrétiens pensent que Jésus et Dieu ne font qu’un (à ceux et celles qui veulent débattre de ce point je suggère la lecture de mon livre intitulé : The First and Final Commandment (Amana Publications)). Pour tous les autres, je poursuivrai en disant que la vraie question qui se pose est : « qui est réellement sauvé ? » Il existe une multitude de récits de convertis, qui racontent tous comment le dieu de telle ou telle religion a sauvé la personne en question, et tous ces convertis pensent être sur le droit chemin et sur la voie de la vérité à cause, justement, de leur salut miraculeux. Mais comme il n’y a qu’un seul et unique Dieu, et par le fait même une seule religion basée sur la vérité absolue, un seul groupe à raison alors que tous les autres vivent dans l’illusion, leurs miracles personnels les ayant confortés dans leur incroyance ou les ayant incités à devenir mécréants plutôt qu’à suivre la religion de vérité. Dieu nous enseigne ce qui suit dans le Coran :

    « … En vérité, Dieu égare qui Il veut, et Il guide vers Lui tous ceux qui se repentent... » (Coran 13 :27)


    … et

    « Alors ceux qui croient en Dieu et s’attachent à Lui, Il les fera entrer dans Sa miséricorde et dans Sa grâce, et Il les guidera vers Lui par un chemin droit. » (Coran 4 :175)


    Quant à ceux qui errent dans l’incroyance, ils seront laissés dans leur égarement, car tel aura été leur choix.


    Cependant, la puissance de la foi, même la plus corrompue, ne doit pas être sous-estimée. Qui donc deviendra musulman en lisant mon récit de conversion ? Une seule personne – moi. Les musulmans peuvent trouver un peu d’encouragement dans mon histoire, mais les autres y resteront indifférents, tout comme les musulmans soupirent et hochent la tête en désespoir lorsqu’ils entendent certains parler de « miracles » survenus suite à des prières aux saints patrons, à des membres de la trinité ou à tout autre « divinité » inventée de toutes pièces pour remplacer l’unique véritable Dieu. Car si une personne adresse ses prières à qui que ce soit ou quoi que ce soit d’autre que le Créateur, qui donc, si ce n’est Dieu, pourrait bien répondre à ces prières ? Ne pourrait-il pas s’agir de quelqu’un [le diable] qui a un intérêt particulier à conforter ceux qui s’égarent dans leur égarement, et à confirmer à chaque mécréant la saveur particulière de son incroyance ? « Quelqu’un » qui se consacre entièrement à égarer et à perdre l’humanité ?

    Quelles que soient les réponses que l’on donne à ces questions, ce sont des sujets dont je traite en profondeur dans The First and Final Commandment (Les premier et dernier commandements), et ceux que cela intéresse peuvent poursuivre leurs recherches. Mais pour l’instant, je vais vous raconter mon histoire.

     

     

    Partie 2 : Le Dr Laurence décrit les événements qui l’ont amené à explorer la sphère religieuse et à en arriver à une profonde conviction à propos de l’islam, non seulement par raisonnement intelligent, mais par pureté de cœur.

     

    Ma deuxième fille vint au monde durant l’hiver de 1990. Elle fut transférée d’urgence de la salle d’accouchement à l’unité de soins intensifs du département de néonatologie, où fut diagnostiquée une coarctation de l'aorte, c’est-à-dire un rétrécissement majeur du canal artériel en provenance du cœur. De la poitrine jusqu’aux orteils, sa peau était de la même couleur mate et bleu foncé qu’un canon d’arme à feu, car il n’y avait tout simplement pas assez de flux sanguin dans son corps et, n’étant pas suffisamment irrigués, ses tissus s’asphyxiaient. Lorsque je pris connaissance du diagnostic, je fus dévasté. Étant moi-même médecin, je comprenais que cela voulait dire une chirurgie thoracique d’urgence avec une probabilité très minime de survie à long terme. On fit appel à un spécialiste en chirurgie cardiothoracique du Pediatric Hospital de Washington, D.C., à l’autre bout de la ville, et dès son arrivée, on me demanda de quitter l’unité de soins intensifs (USI), car j’étais devenu exagérément émotif. Avec ma crainte comme unique compagnon et ne sachant vers où me tourner pour chercher du réconfort en attendant les résultats de l’examen du spécialiste, je me dirigeai vers la salle de prières de l’hôpital où je m’effondrai, à genoux. Pour la toute première fois de ma vie, je priai avec une sincérité réelle et un engagement total. J’avais été athée toute ma vie et c’était la première fois que je reconnaissais, même de manière partielle, l’existence de Dieu. Je dis de manière partielle, car même en ce moment de panique, je ne croyais pas totalement. J’adressai donc une prière plutôt sceptique dans laquelle je promis à Dieu, si bien sûr Il existait, que s’Il sauvait ma fille, alors je ferais tous les efforts pour trouver et pratiquer la religion qui Lui plaisait le plus. Dix à quinze minutes plus tard, lorsque je retournai à l’USI du département de néonatologie, je fus renversé quand le médecin spécialiste me dit que finalement, ma fille se portait plutôt bien. Il disait vrai, car dans les deux jours qui suivirent, l’état de ma fille s’améliora sans aucune médication et sans aucun recours à la chirurgie, et elle connut par la suite un développement tout à fait normal et une enfance sans souci.


    Je sais bien sûr qu’il y a une explication médicale à tout cela. Je l’ai déjà dit, je suis médecin. Donc quand le spécialiste me parla de persistance du canal artériel, de faible oxygénation et de résolution finale spontanée, je compris. Mais je n’y croyais simplement pas. Et surtout, le spécialiste en réanimation de l’USI de néonatologie, qui avait le premier émis le diagnostic, n’y croyait pas non plus. Encore aujourd’hui, je me souviens de lui, debout en face de moi, le visage blême et sans voix... Mais bon, il s’avéra que le spécialiste avait raison et ma fille s’était bel et bien rétablie spontanément. Hannah quitta l’hôpital en parfaite santé, comparable en tout point aux autres bébés. Cependant – et voilà le hic – beaucoup de ceux qui font des promesses à Dieu dans des moments de panique se trouvent des excuses ou s’en inventent pour ne pas tenir leur engagement une fois le danger passé. En tant qu’athée, il aurait été facile pour moi de maintenir mon rejet de Dieu et d’attribuer la rémission de ma fille à l’explication du médecin plutôt qu’à Dieu. Mais je ne pouvais pas. Nous avions fait faire des échocardiographies avant et après, et le rétrécissement, clairement visible la veille, avait disparu le lendemain et on ne pouvait m’enlever de la tête que Dieu avait tenu Sa part de l’engagement et que je me devais de tenir la mienne. Et même s’il y avait une explication médicale satisfaisante, cette partie-là aussi était sous le contrôle de Dieu Tout-Puissant. Donc peu importe le moyen que Dieu avait choisi pour Se manifester, Il avait répondu à ma prière. Point final. Aujourd’hui comme alors, je n’accepte aucune autre explication.


    Au cours des années qui suivirent, je tentai de remplir ma part de l’engagement que j’avais pris avec Dieu, mais sans succès. J’étudiai le judaïsme et un certain nombre de sectes chrétiennes, mais jamais je n’eus le sentiment d’avoir découvert la vérité. Au fil des ans, je joignis les rangs d’une grande variété d’églises chrétiennes, passant la plus longue période au sein d’une congrégation catholique romaine. Cependant, je n’embrassai jamais la foi chrétienne, pour la simple raison que je ne pouvais concilier les enseignements bibliques de Jésus avec les enseignements des diverses sectes du christianisme. Finalement, je décidai de rester chez moi et de lire. C’est durant cette période que je fis la découverte du Coran et de la biographie du prophète Mohammed écrite par Martin Ling et intitulée, Muhammad, His Life Based on the Earliest Sources.


    Au cours de mes années de recherche, j’avais découvert que les écritures juives faisaient référence à trois prophètes qui viendraient après Moïse. Avec Jean (que les chrétiens appellent Jean-le-Baptiste) et Jésus, cela faisait deux; selon l’Ancien Testament, il en manquait donc un. Dans le Nouveau Testament, Jésus lui-même mentionne la venue d’un dernier prophète. Ce n’est qu’après avoir découvert les enseignements du Coran à propos de l’unicité de Dieu et constaté qu’ils étaient en parfait accord avec ce que Moïse et Jésus avaient tous deux enseigné, et après avoir lu la biographie de Mohammed que je fus véritablement convaincu. Soudain, tout semblait avoir un sens. La continuité dans la chaîne de prophétie et de révélation divine, le caractère unique et indivisible de Dieu Tout-Puissant et le parachèvement de la révélation par le Coran, toutes les pièces s’imbriquaient parfaitement, et c’est à ce moment-là que je devins musulman.


    Ainsi donc j’étais un petit futé ? Eh bien pas du tout ! Ce serait en effet une grossière erreur de penser que j’avais résolu l’énigme par moi-même. Une des leçons que j’ai apprises en tant que musulman, au cours des dix dernières années, est qu’il y a une multitude de personnes qui, bien que beaucoup plus intelligentes que moi, n’ont pas pu comprendre la vérité de l’islam. Ce n’est pas une question d’intelligence, mais d’illumination, car Allah nous dit que ceux qui ne croient pas demeureront mécréants même si on les met en garde; pour les punir d’avoir renié Allah, Allah leur refuse le trésor de Sa vérité. Comme Allah nous l’enseigne dans le Coran :

    « Quant aux mécréants, que tu les avertisses ou non, cela leur est égal : ils ne croiront jamais. Dieu a scellé leurs oreilles et leur cœur et un voile leur couvre la vue… » (Coran 2 :6-7)

    Mais d’un autre côté, la bonne nouvelle est que :

    « …Quiconque croit en Dieu, Dieu guide son cœur. » (Coran 64 :11)

    « …Dieu admet qui Il veut au nombre de Ses élus, et Il guide vers Lui ceux qui se tournent (en Sa direction). » (Coran 42 :13)

    « … Et Dieu guide qui Il veut vers le droit chemin. » (Coran 24 :46)


    Pour conclure
    , je remercie Dieu d’avoir choisi de me guider, et j’attribue cela à une formule unique et toute simple : reconnaître que Dieu existe, n’adresser ses prières qu’à Lui exclusivement, promettre avec sincérité de suivre Sa religion de vérité, et enfin, lorsqu’on est guidé de par Sa grâce, TENIR SA PROMESSE.
    ak

    Ferdinand Lewis Alcindor

    (Kareem Abdul-Jabbar)

    Réputé dans le monde du basket pour ses smashes foudroyants et ses tirs aériens en crochet à une seule main, Kareem Abdul-Jabbar découvre une autre facette de la vie : la spiritualité, puis l’islam.

    Reconnu par plusieurs joueurs comme étant le meilleur joueur de basketball de tous les temps, élu six fois meilleur joueur de l’Association Nationale de basketball (NBA), Kareem Abdul-Jabbar est également l’un des musulmans les plus en vue de l’arène publique américaine. Né dans l’upper Harlem, le joueur de 7’2’’, de son vrai nom Ferdinand Lewis Alcindor, a d’abord été joueur étoile de l’équipe universitaire de l’UCLA avant d’entrer dans l’Association Nationale de basketball (NBA) avec les Bucks du Milwaukee en 1969. Alcindor a ensuite joué pour les Lakers de Los Angeles. Il dominait tellement le basketball universitaire que le « dunking », dans lequel il était passé maître, a été officiellement interdit dans les tournois inter-universitaires. Alcindor a alors développé son fameux « skyhook », un tir en crochet à une seule main qui lui est quasi personnel. C’est avec ce tir, dont on dit qu’il a changé le basketball, qu’il marquera plus de trente huit mille points au cours des diverses saisons de la NBA. Lorsque Milwaukee a remporté le titre de la NBA, en 1970-1971, Alcindor, qui était alors devenu Kareem Abdul-Jabbar, était le roi incontesté du basketball.

    Lew Alcindor a d’abord appris son Islam de Hammas Abdul Khaalis, un ancien batteur de jazz… Selon son propre témoignage, il a été élevé dans le respect de l’autorité, que ce soit celle des religieuses, des enseignants ou des entraîneurs, et c’est dans cet esprit qu’il a suivi et appliqué avec beaucoup de sérieux les enseignements d’Abdul Khaalis. C’est lui qui a donné à Alcindor le nom d’Abdul Kareem, que ce dernier a ensuite modifié pour Kareem Abdul-Jabbar, qui signifie « Le noble serviteur du Tout-Puissant ». Très vite, cependant, il décida de compléter les enseignements d’Abdul Khaalis par sa propre étude du Coran, raison pour laquelle il entreprit d’apprendre l’arabe. En 1973, il partit pour la Libye et l’Arabie Saoudite afin d’améliorer sa maîtrise de la langue et de parfaire sa connaissance de l’islam, en plus de le vivre dans son contexte local.

    Ayant vu Muhammad Ali faire des déclarations publiques sur son islam lors de sa sortie sur son opposition à la guerre du Vietnam, Abdul-Jabbar se dit qu’il ne commettrait pas la même erreur. Tout ce qu’il souhaitait, c’était simplement s’identifier comme américain d’origine africaine et de religion musulmane. Il déclara clairement que son nom Alcindor était un nom d’esclave, littéralement celui du marchand d’esclave qui avait arraché sa famille à l’Afrique de l’Ouest pour la conduire de force vers les îles dominicaines et vers Trinidad, d’où elle fut ensuite traînée jusqu’aux États-Unis.

    […] Kareem Abdul-Jabbar affirme son identité en tant que musulman sunnite. Il professe une croyance inébranlable en ce qu’il appelle un Être Suprême et soutient fermement que Mohammed est Son prophète et que le Coran est la révélation finale…

    …Kareem a pris sur lui de vivre une vie aussi islamique que possible, et assure que l’islam est en mesure de répondre aux exigences d’un athlète professionnel aux États-Unis.


    Extraits de son livre, intitulé Kareem

    Voici des extraits du second livre qu’il a écrit à propos de sa carrière de joueur de basketball, Kareem, publié en 1990 [1], qui relatent les raisons qui l’ont poussé vers l’Islam :

    [En grandissant aux États-Unis], j’ai finalement réalisé que…du point de vue émotionnel et spirituel, je ne pouvais me permettre d’être raciste. Avec l’âge, j’ai graduellement dépassé ce stade où je pensais qu’être noir voulait dire être meilleur ou être pire. C’était simplement une réalité. Le Noir qui m’a le plus profondément influencé a été Malcolm X. J’avais lu « Muhammad Speaks », le journal des Black Muslims, mais même au début des années soixante, leur conception du racisme était inacceptable pour moi. Il en émanait une hostilité identique à celle du racisme blanc et malgré toute ma colère et mon ressentiment, je comprenais que la rage ne pouvait pas changer grand’chose. C’était juste une spirale négative continuelle qui s’auto-alimentait. Personne n’avait besoin de cela!

    … Malcolm X était différent. Il avait fait un voyage à La Mecque, et réalisé que l’islam accueille des gens de toutes les races. Il fut assassiné en 1965, et même si je ne connaissais pas grand’chose de lui, à ce moment-là, sa mort m’a ébranlé car je savais qu’il parlait de fierté noire, de savoir se prendre en charge et d’aspirer à une situation meilleure. Et j’aimais son refus de s’assujettir.

    … La biographie de Malcom X est sortie en 1966, quand j’étais en première année de L’UCLA, et je l’ai lue tout juste avant mes dix-neuf ans. Ce livre, plus que tout autre livre que j’ai lu, a eu un impact profond sur moi et a complètement changé ma façon de voir les choses. Je me mis à voir les choses différemment plutôt que d’accepter le point de vue dominant et de m’en contenter.

    …[Malcom] a ouvert la voie à la coopération réelle entre les races, une coopération qui dépasse le paternalisme superficiel de circonstance. Il parlait de vraies personnes qui faisaient des choses réelles, de fierté noire et d’islam. Je me suis agrippé à ce message et je ne l’ai jamais regretté.

     


    Entrevue avec TalkAsia [2]

    SG [3] : Avant Kareem Abdul-Jabbar, il y a eu Lew Alcindor. Kareem Abdul-Jabbar est né Lew Alcindor. Depuis, il s’est converti à l’islam, ce qui, dit-il, fut une décision spirituelle de première importance. Parlez-moi un peu de votre cheminement spirituel personnel, de Lew Alcindor à Kareem Abdul-Jabbar. Y-a-t-il encore un peu de Lew Alcindor en vous aujourd’hui ?

    KA [4] : Eh bien, vous savez, c’est en tant que Lew Alcindor que j’ai commencé ma vie et je suis encore le fils de mes parents, je suis encore… mes cousins sont toujours les mêmes, et moi, je suis aussi le même. Mais j’ai fait un choix. (SG : Vous sentez-vous différent depuis que vous avez pris un nouveau nom ? Êtes-vous devenu une nouvelle personne ?). Vraiment, je ne crois pas… je crois que cela relève plus de l’évolution... J’ai évolué en Kareem Abdul-Jabbar, je n’ai pas de regrets à propos de qui j’étais auparavant. C’est ainsi que je suis maintenant, tout simplement.

    SG : Et le cheminement spirituel, à quel point cela a-t-il été important ?

    K.A. : Eh bien, pour ce qui est de mon cheminement spirituel, je ne crois pas que j’aurais eu autant de succès en tant qu’athlète sans l’islam. Cela m’a donné une assise morale, m’a permis de me détourner du matérialisme et m’a ouvert les yeux sur ce qui est réellement important dans ce monde. Et tout cela a été renforcé par des personnes très importantes pour moi : mon entraîneur John Wooden, mes parents, tous ont renforcé ces valeurs. Cela m’a permis de vivre ma vie d’une certaine manière et de pas me laisser distraire.

    SG : Lorsque vous êtes entré dans l’Islam, y a t-il eu des personnes de votre entourage qui ont eu de la difficulté à l’accepter ? Cela a-t-il créé une distance entre vous et les autres ?

    KA : Oui, cela a été difficile pour la plupart des gens. Je n’essayais pas de rendre les choses difficiles pour les autres. Je voulais simplement que les gens comprennent que j’étais musulman et que je croyais que c’était le meilleur choix pour moi. S’ils arrivaient à accepter cela, je pouvais les accepter à mon tour. Je n’ai pas… ce n’était pas comme si je disais aux gens : « si vous voulez qu’on reste amis, alors vous devez aussi devenir musulmans ». Non, ce n’était pas ainsi. Je respecte les choix des autres, tout comme j’espère qu’ils respectent les miens.

    SG : Qu’arrive t-il à une personne qui change de nom, qui incarne un autre personnage, si vous voulez ? À quel point avez-vous changé ?

    KA : Dans mon cas, cela m’a rendu plus tolérant parce que je devais apprendre à comprendre les différences. Vous savez, j’étais différent; souvent, les gens n’arrivaient pas à comprendre ce qui motivait mes décisions. Et après le 11 septembre, j’ai encore eu à m’expliquer…

    SG : Y a-t-il eu une réaction violente contre les gens comme vous ? Avez-vous ressenti cela ?

    KA : Je n’ai pas nécessairement ressenti de réaction violente, mais j’ai certainement ressenti qu’un certain nombre de personnes ont pu remettre en question ma loyauté, ou remettre en question où j’en étais rendu; mais je continue d’être un patriote américain.

    SG : Pour beaucoup de Noirs américains, se convertir à l’islam était aussi une décision intensément politique. En était-il de même pour vous ?

    KA : Cela ne faisait pas partie de mon cheminement. Je n’ai pas choisi l’islam pour faire une déclaration politique; c’était plutôt une déclaration spirituelle. Ce que j’ai découvert à propos de la Bible et du Coran m’a permis de comprendre que le Coran était la révélation finale de la part de l’Être Suprême; j’ai choisi d’en faire cette interprétation et de m’y tenir. Je ne crois pas que ça ait quoi que ce soit à voir avec le fait de catégoriser qui que ce soit ou de leur enlever le droit de s’exprimer comme ils l’entendent. Le Coran nous enseigne que les musulmans sont censés traiter avec les juifs, les chrétiens et les autres musulmans de la même manière, car nous croyons tous aux mêmes prophètes, et que nous retrouver au Paradis ou en Enfer aurait les mêmes conséquences pour nous tous. Et c’est de cela dont nous devrions nous préoccuper.

    SG : Et c’est une idée qui revient toujours dans vos écrits, aussi.

    KA : En effet. L’égalité des races et ma propre expérience de vie en tant que gamin grandissant en Amérique m’ont beaucoup affecté. J’ai vécu le mouvement des libertés civiles, j’ai vu des gens risquer leurs vies, être passés à tabac, être attaqués par des chiens, être dispersés des rues par des canons à eau et je les ai vus, malgré tout, s’en tenir à une approche non-violente et extrêmement brave pour affronter l’intolérance. C’était remarquable et, il n’y pas de doute là-dessus, cela m’a très profondément affecté.

    ak

    Sara Bokker

    Comment Sara Bokker, une ancienne actrice, mannequin et professeur de conditionnement physique a abandonné la vie palpitante de Miami pour embrasser l’islam, à travers lequel elle a trouvé la vraie liberté.

    Je suis une Américaine, née au cœur des États-Unis. J’ai grandi comme la plupart des filles d’ici, obsédée par l’envie de connaître la vie trépidante de la « grande ville ». Un jour, je déménageai donc en Floride, puis à South Beach, à Miami, le point chaud de ceux qui cherchent à vivre « à fond », à un rythme effréné et palpitant. Évidemment, je fis ce que font la plupart des filles de mon âge, en Amérique du Nord. Ma préoccupation première résidait dans mon apparence et mon sex-appeal, fondant ma valeur personnelle et ma fierté sur l’attention que je recevais des gens en général. Je m’entraînais rigoureusement et je devins professeur de conditionnement physique. J’achetai une luxueuse résidence au bord de la mer, me mis à fréquenter régulièrement les plages, exhibant fièrement mon corps, bref, je menais la grande vie.

    Les années passèrent et je réalisai que plus je me concentrais sur mes atours féminins, moins je me sentais heureuse et moins j’étais satisfaite de ma vie. J’étais esclave de la mode, j’étais prise en otage par mon apparence physique.

    Comme l’écart entre mon mode de vie et mon bonheur personnel progressait, je me réfugiai d’abord dans l’alcool et les fêtes, puis dans la méditation, l’activisme et les religions alternatives, ce qui, en fait, ne fit que progresser encore cet écart; ce dernier me sembla soudain aussi vaste qu’une vallée profonde. Je compris que tous ces refuges ne servaient qu’à me distraire de ma réalité sans soulager mon malaise profond.

    En tant que féministe libertaire et activiste cherchant à rendre le monde meilleur pour tous, mon chemin croisa celui d’un autre activiste déjà connu dans le domaine de la réforme et de la justice sociales. Je me joignis aux campagnes de mon nouveau mentor, dont certaines exigeaient des réformes électorales ou le respect de certains droits civiques, entre autres. Mon activisme se transformait; maintenant, plutôt que de demander justice de façon sélective, je découvrais que des idéaux comme la justice, la liberté et le respect revenaient de droit à chaque être humain et que les intérêts personnels et les intérêts communs ne s’opposaient pas nécessairement. Pour la première fois, je comprenais réellement ce que signifiait l’expression « tous sont créés égaux ». Mais surtout, j’apprenais que pour voir le monde de façon globale et pour percevoir l’unité dans la création, il ne suffisait que d’avoir la foi.

    Un jour, je tombai sur un livre généralement mal vu en Occident : le Coran. Jusqu’à ce moment, j’avais toujours vaguement associé l’islam à des femmes recouvertes d’une « tente », à des batteurs de femmes, à des harems et au terrorisme. Mais je fus séduite, tout d’abord, par le style et par l’approche du Coran, puis par sa vision de l’existence, de la création et de la relation entre le Créateur et Sa création. Je trouvai que le Coran s’adressait au plus profond de mon cœur et de mon âme sans que j’eus besoin d’interprète ou de clergé pour le comprendre.

    Puis, je connus un moment de vérité : mon nouvel activisme se transforma en conversion à l’islam, mode de vie au sein duquel je sentis que je pouvais vivre en paix, en tant que musulmane pratiquante.

    J’achetai une jolie robe longue et un foulard semblables à ceux que portent les musulmanes et j’allai me promener, ainsi vêtue, sur ces mêmes rues et dans ces mêmes quartiers où, à peine quelques jours auparavant, j’avais déambulé en shorts, en bikini ou en « élégant » tailleur. Bien que les gens, les visages et les commerces croisés fussent les mêmes, une chose était, elle, bien différente : la paix intense que je ressentais, en tant que femme, pour la toute première fois. Je sentis que je venais de briser mes chaînes, que j’étais enfin libre. Je me délectais du regard étonné des gens, qui avait remplacé les regards de convoitise que j’avais tant recherchés par le passé. Un poids venait de quitter mes épaules. Je cessai de perdre mon temps à faire du shopping, à choisir de nouvelles nuances de maquillage, à me faire coiffer et à m’éreinter au gym. Enfin, j’étais libre.

    Puis, retentirent aux nouvelles et dans les journaux les voix de politiciens, d’hommes du clergé, de libertaires et de prétendus militants des droits de l’homme condamnant le hijab (foulard) des musulmanes comme opprimant, l’accusant d’être un obstacle à l’intégration sociale et, plus récemment, un politicien égyptien en a parlé comme d’un « signe d’arriération ».

    Je trouve profondément hypocrite que de prétendus militants des droits de l’homme s’empressent de défendre les droits des femmes lorsque certains gouvernements cherchent à imposer un code vestimentaire modeste et que ces mêmes personnes fassent semblant de ne rien voir lorsque des femmes sont privées de leurs droits civiques, de leur droit d’accès à l’emploi et à l’éducation uniquement parce qu’elles choisissent de porter le hijab.

    Aujourd’hui, je suis toujours féministe, mais une féministe musulmane qui appelle les musulmanes à assumer leurs responsabilités en apportant tout le soutien dont elles sont capables à leur mari afin que ces derniers soient de bons musulmans; en élevant leurs enfants dans l’islam afin que les musulmans redeviennent les phares de l’humanité; en invitant les gens au bien et en les détournant du mal; en ne disant que la vérité et en osant parler contre tous les maux; en se battant pour le droit au port du hijab et en faisant tout pour plaire à leur Créateur. Et il est tout aussi important que nous, femmes musulmanes, parlions de notre expérience de femmes voilées aux autres femmes qui n’ont pas encore compris ce que cela signifie pour nous et la raison pour laquelle le respect de ce code vestimentaire est si cher à notre cœur.

    Qu’elles le veuillent ou non, les femmes sont bombardées d’images de mode sur lesquelles les mannequins ne portent pratiquement rien et ce, dans tous les médias, partout dans le monde. En tant qu’ancienne non-musulmane, j’insiste sur le droit qu’ont les femmes de connaître le hijab, ses vertus, de même que la paix et le bonheur qu’il apporte dans la vie d’une femme, comme ce fut le cas pour moi. Hier encore, le bikini était le symbole de ma liberté alors qu’en réalité, il ne me « libérait » que de ma spiritualité et des vraies valeurs que j’aurais dû avoir en tant qu’être humain.

    Je ne pourrais être plus heureuse d’avoir abandonné mon bikini de South Beach et la vie « trépidante » que je menais pour vivre en paix avec mon Créateur et goûter au bonheur de vivre parmi les gens en toute dignité.

    De nos jours, le hijab est le nouveau symbole de la libération de la femme, qui l’aide à comprendre qui elle est réellement, la raison de son existence et le genre de lien qu’elle choisit d’avoir avec son Créateur.

    Aux femmes qui acceptent les stéréotypes véhiculés contre le code vestimentaire modeste encouragé par l’islam, je dis : vous ne savez pas ce que vous manquez.

     ak

    Personnalités converties


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