• La 11eme année à Médine

    La 11eme année à Médine

    Sa maladie de mort


     

    Le récit de 'Aicha (raa) : 'Ubayd-Allâh Ibn 'Utba a dit : J'entrai chez 'Aicha et lui dis : "Ne voudrais-tu pas me parler de la maladie de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)?"
    - "Si!", répondit-elle. Elle commença alors en ces termes : "L'état du Prophète (صلى الله عليه و سلم) s'était aggravé sous l'effet de la maladie. Or, il demanda si les fidèles avaient fait la prière.
    - "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé de Dieu".
    - "Qu'on mette de l'eau dans le bassin", dit-il. Nous en mîmes; il se lava et voulut ensuite se lever, mais il tomba évanoui.

    Revenu à lui, il demanda de nouveau si les fidèles avaient fait la prière.
    - "Non, lui répondîmes-nous, ils t'attendent ô Envoyé de Dieu". Il nous ordonna de lui mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever; mais retomba évanoui. Ayant ensuite repris ses sens, il demanda encore : "Les fidèles ont-ils fait la prière?".
    - "Non, répliquâmes-nous, pas encore, ils sont toujours dans ton attente". Il ordonna de mettre de l'eau dans le bassin; se lava, essaya de se lever et encore une fois tomba en syncope. Une fois revenu à lui, il dit : "Les fidèles ont-ils fait la prière?".
    - "Non, répondîmes-nous, ils t'attendent, ô Envoyé de Dieu!". Réunis dans la mosquée, les fidèles attendaient l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) pour faire la prière de 'ichâ' (du soir)". Alors, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) envoya chercher Abou Bakr pour présider la prière.

    Le messager alla trouver celui-ci et lui dit : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) t'enjoint de présider la prière des fidèles". Abou Bakr, qui était tendre du cœur, s'adressa alors à 'Umar en lui disant : "Préside toi-même la prière".
    - "Non, reprit 'Umar, toi tu en as plus de droit". Abou Bakr présida donc la prière durant ces jours. Puis,

    l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم), sentant un jour une légère amélioration, sortit de chez lui, appuyé sur deux personnes dont Al-'Abbâs et se rendit à la prière de zhuhr (de midi) que Abou Bakr présidait. A la vue du Prophète, Abou Bakr voulut reculer, mais, d'un geste,

    le Prophète (صلى الله عليه و سلم) l'enjoignit de ne pas bouger et, s'adressant aux deux personnes qui le soutenaient, il dit : "Faites-moi asseoir à côté de Abou Bakr". On déféra à cet ordre :

    Abou Bakr, étant debout, suivit la prière du Prophète et les fidèles suivirent celle de Abou Bakr. Durant ce temps, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) demeura assis. (Mouslim n°629)

     

    D'après 'Anas Ibn Mâlik (رضي الله عنه), Abou Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie qui avait emporté l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Un lundi, pendant qu'ils étaient rangés pour la prière, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) souleva le rideau de la chambre et se mit à les regarder.

    Il se tenait debout, son visage ressemblait à un papier de parchemin et il souriait. Nous fûmes si émus de la joie de le revoir.

    Quant à Abou Bakr, il se mit à reculer pour gagner sa place parmi la rangée des fidèles, pensant que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) allait venir diriger lui-même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) nous fit signe d'achever la prière et laissa ensuite retomber le rideau. Le même jour l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) rendit le dernier soupir. (Mouslim n°636)

     

    D'après Abou Mûsa (رضي الله عنه), Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) tomba gravement malade. Il dit alors : "Donnez l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière".
    - "Abou Bakr, fit observer 'A'icha, est un homme au cœur tendre; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles dans la prière".
    - "Donne l'ordre à Abou Bakr de diriger les fidèles dans la prière, reprit-il. Vraiment vous êtes telles les dames de Joseph (vous discutez trop et vous insistez trop)!".
    Abou Bakr dirigea ainsi les fidèles dans la prière du vivant de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). (Mouslim n°638)

     

    D'après Sahl Ibn Sa'd As-Sâ'idî (رضي الله عنه), l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) était allé chez les Banû 'Amr Ibn 'Awf pour rétablir la paix parmi eux. Comme l'heure de la prière était arrivée, le muezzin vint trouver Abou Bakr et lui dit : "Veux-tu présider la prière pour que je fasse le second appel?".
    - "Oui", répondit-il. Abou Bakr présida la prière, mais au cours de laquelle, l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) arriva à la mosquée.

    Il se fraya un passage à travers les fidèles et se mit au premier rang. Les fidèles battirent des mains (pour attirer l'attention de l'imam), mais Abou Bakr ne se retourna pas et continua sa prière.

    Puis, comme les fidèles faisaient plus de bruit, il se retourna et aperçut l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم). Celui-ci lui fit signe de demeurer en sa place. Abou Bakr éleva les mains et loua Dieu, à Lui la puissance et la gloire, pour l'ordre que venait de lui donner l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم).

    Ensuite, il recula et alla prendre place au premier rang parmi les fidèles. Alors l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) s'avança, fit la prière et quand elle fut achevée il dit : "Ô Abou Bakr, qu'est-ce donc qui t'a empêché de rester à ta place puisque je t'en avais donné l'ordre?".
    - "C'est, répondit Abou Bakr, qu'il n'appartenait pas au fils de Abou Quhâfa (surnom de Abou Bakr) de diriger la prière en présence de l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم)". Puis, s'adressant aux fidèles,

    l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) dit : "Pourquoi donc avez-vous tapé des mains si bruyamment? Celui d'entre vous qui, étant en prière, voulut exprimer quelque chose, qu'il glorifie Dieu car cette glorification attire l'attention de l'imam. Seules les femmes sont autorisées à claquer des mains pour cette fin".

    (Mouslim n°639)


     

    Il (صلى الله عليه و سلم) reçoit la révélation jusqu'aux derniers instants de sa vie


     

    Anas (رضي الله عنه) a dit : "Allâh honoré et glorifié n'a cessé de faire des révélations au Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) jusqu'à sa mort; si bien, qu'au moment de sa mort, il avait reçu le plus de révélations". (Al-Boukhâri, Mouslim)


     

    Parmi ses dernières paroles


     

    'Aïcha (رضي الله عنها) rapporte : "J'ai entendu le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dire alors qu'il s'appuyait sur moi : "Seigneur Dieu! Absous-moi, accorde-moi Ta miséricorde et fais-moi rejoindre Le compagnon Sublime (Allâh)!".

     

    D'après 'Âicha (رضي الله عنها) : "L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) avait près de lui une outre contenant de l'eau. Il se mit à introduire sa main dans l'eau et à essuyer son visage en disant :

     "Il n'y de Dieu que Dieu. La mort a ses affres".

    (Al-Boukhâri)


     

    Anas a dit : "Au moment de son agonie, le Prophète (صلى الله عليه و سلم) fut très éprouvé. Sa fille Fâtima se mit à dire :

    "Quel malheur, Ô père" !
    Il lui dit :
    "Plus d'épreuve pour ton père après ce jour" ".

    (Al-Boukhâri)



     

    L'autorisation à l'ange de la mort de prendre son âme


     

    L'Archange Djibrîl (عليه السلام) vint le voir trois jours avant sa mort, et lui dit : "Ô Muhammad ! Dieu m'envoie vers toi et te demande ce qu'Il sait mieux que toi et Il dit : comment te trouves-tu ?
    Il répondit : je me trouve affligé et je me trouve éprouvé.
    Djibrîl (As) revint le deuxième jour, lui posa la même question et il reçut la même réponse. A ces instants l'ange de la mort [Malak al-mawt] se présenta et demanda l'autorisation.
    Djibrîl (As) dit alors : Ô Muhammad ! voici l'ange de la mort qui te demande l'autorisation. Il ne l'a jamais demandée à un humain avant toi et il ne la demandera jamais à un humain après toi.
    Il lui dit : Donne-lui l'autorisation d'entrer, et il entra.
    Il se mit devant lui, et dit : Dieu m'a envoyé vers toi et m'a ordonné de t'obéir. Si tu m'ordonnes de ravir ton âme je le ferai et si tu m'ordonnes de la laisser, je la laisserai.
    L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) lui dit : tu ferais ça, Ô ange de la mort ?
    Il dit : c'est qu'on m'a ordonné d'obéir.
    Puis Djibrîl (As) ajouta : Ô Ahmad ! Dieu aspire ardemment à toi.
    Il dit alors : Fais ce qu'on t'ordonne Ô ange de la mort !
    A ces mots Djibrîl (As) dit : "Paix sur toi Ô Envoyé de Dieu ! [as-Salâmou 'aileyka Yâ RassoulouLLâh] C'est mon dernier passage sur la terre. C'est toi qui était le but de mes venues dans ce bas-monde".

    (Al-Boukhâri)


     

    Sa mort (12 Rabi' Al-Awwal)


     

    L'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) mourut en étant adossé à la poitrine de son épouse 'Âicha (رضي الله عنها) en portant un vêtement feutré et un manteau ample et épais.

     

    Sa fille Fâtima, se leva pour se lamenter en disant : "Ô père ! Tu as répondu à l'appel de ton Seigneur ! Ô père, le Paradis du haut Firdaws est le lieu de ton séjour ! Ô père ! à Djibrîl nous anonçons ta mort ! Ô père ! Combien tu es proche de ton Seigneur!" (Al-Boukhâri)


     

    La date exacte de sa mort


     

    Tous les savants et historiens sont unanimes sur le fait que le décès du Prophète (صلى الله عليه و سلم) intervint un lundi durant le mois de Rabi' l-Awwal de l'an 11 de l'Hégire. (Al Bidâyah Wan Nihâyah 5/275 et Fat-houl Bâri 8/161)

    Le 12 Rabi'oul Awwal


    C'est la date la plus connue et retenue par la plupart des savants et historiens. Parmi eux, on retrouve les historiens Ibn Ishaq et Ibn Sa'd, les savants du hadith Ibn Hibbân, Ibn Abdil Bar, Ibn Salah, An-Nawawi, Adh-Dhahabi, Ibn Al Jawzi et beaucoup d'autres. (Hamich Lâmi'oud Darâri 8/486-487)


    Le 2 Rabi'oul Awwal


    Cette date a été choisie par Kalbi, Abou Mournif, Soulayman Taymi et Ibn Hajr (Fathou l Bâri 8/161).

    Hâfidh Ibn Hajr explique la raison de ce choix : "Il est probable qu'à l'origine, la date du décès du Prophète (صلى الله عليه و سلم) était mentionné comme suit dans les livres anciens : "Il mourut le 2 du mois de Rabi'ou l-Awwal ". Mais il y eut une faute d'inattention et on lut : "Il mourut le 12 Rabi'ou l-Awwal". C'est à dire que le mot (mois) fut changé en (douze). Ensuite, cette date fut retenue par d'autres et tout le monde les suivit sans rechercher vraiment ce qu'il en était. Dieu est plus savant". (Fathou l-Bâri 8/162)


    Le 1er Rabi'oul Awwal


    Moussa Ibn Ouqba, Laiç Ibn Sa'd, Khawârzimy, Souhayli et d'autres encore l'ont choisis.

    Ibn Jarîr rapporte un hadith que Hâfidh Ibn Kathir cite dans son tafsir : "Le dernier des Prophètes Mouhammad (صلى الله عليه و سلم) décéda 81 jours après le jour de Arafah (9 Dhoul Hijjah)". (2/13)


     

    Les habits dans lequels il rendit l'âme


     

    Abou Mousa Al Ash'ari (رضي الله عنه) rapporte : "'Âicha (رضي الله عنها) nous sortit une tunique et un pagne de tissu grossier. Elle dit :

    "Voilà ce que portait le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) à sa mort"". (Al-Boukhâri, Mouslim)


     

    Son linceuil


     

    'Àicha (رضي الله عنها) rapporte :

    "On vêtit la dépouille du Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) de trois tenues blanches de coton de la ville yéménite de Sahoul, ne comportant ni tunique, ni turban".

    (Al-Boukhâri, Mouslim)


     

    Son enterrement


    Lorsqu'on l'a mis dans sa tombe Fâtima (رضي الله عنها) dit : "Ô Anas ! Comment vos âmes ont-elles pu accepter que vous versiez la terre sur l'Envoyé de Dieu (صلى الله عليه و سلم) ?".

    (Al-Boukhâri)
     

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